
Fait peu courant à l'époque, Mary Jane Read, aimait s'habiller/se travestir en homme. Certainement pour jouir de la liberté indéniable qu'offre le sexe masculin au siècle des Lumières. Car être une femme à cette période, implique beaucoup plus de pression et d'obligation (familiale, sociale...) qu'aujourd'hui. Et ce goût pour le travestissement, c'est sa mère qui en est à l'origine. Veuve et sans le sou, elle commença à l'habiller comme un garçon, à la mort de son fils Willy, pour continuer à percevoir le soutien financier de la grand-mère de Mary, qui était destiné à l'aîné. C'est d'ailleurs en tant qu'« homme » qu'elle trouva son premier travail comme valet-de-pied. Elle n'y resta guère longtemps, préférant allègrement s'engager dans l'armée. Quoi de plus naturel me direz vous, hein ? C'est à se demander si les gens qui la rencontraient avaient des yeux et des oreilles. Quoiqu'il en soit, dans l'armée, elle y rencontra son premier époux. Ensemble, ils ouvrirent une auberge qu'ils appelèrent « L'auberge des trois fers à cheval » à Breda aux Pays-Bas. Mais l'aventure n'a pas duré longtemps, car son mari décéda quatre ans plus tard. L'auberge ferma.
Le choix de vivre autrement

Des rencontres déterminantes
La vie de Mary, ensuite, ressembla étrangement à un film. Amour, trahison, combats, trésors, et passion. Lors de ce voyage aux Bahamas, elle rencontra Jack Rackham, plus connu sous le nom de Calico Jack et Anne Bonny qui se faisait appeler Adam Bonny. Et elle aussi, endossait avec facilité des habits d'hommes. Jack Rachkam engagea alors Mary Read croyant avoir affaire à un garçon du nom de Mark Read.

Peu de temps après, plusieurs bateaux de guerre britanniques sont envoyés à leur poursuite. Je vous rappelle que la piraterie est illégale. Mais, ce n'est pas ça qui pourrait impressionner Rackham, Anne Bonny et Mary Read. Ils attaquèrent et capturèrent sans relâche les navires qui passèrent à portée. Ils prirent avec eux, un homme, Matthews, charpentier, qui deviendra par la suite, l'amant de Mary avec qui elle aura un enfant. Mais l'enfant, on s'en tape. Ils l'abandonnèrent en chemin. La piraterie n'est pas faite pour les enfants. Et d'ordinaire, elle était interdite aux femmes.

Une descente aux enfers

Condamnées pour meurtres, pillages et compagnie, les deux femmes devaient être pendues. En prétextant qu'elles étaient enceintes (pratique courante de l'époque), elles évitèrent leur châtiment. Cependant, Mary finira ses jours en prison, probablement morte misérablement de la fièvre jaune en avril 1721, à l'âge de 31 ans. Et Jack Rackham et ses hommes furent bel et bien pendus. « Si tu avais combattu comme un homme, tu ne serais pas maintenant pendu comme un chien ! » Ceci furent les dernières paroles qu'entendit Rackam de la bouche d'Anne. Fin de l'histoire. Oui mais, pas pour Anne. Graciée la veille de noël par le gouverneur, on ignore ce qu'il advint de la suite de sa vie. Il existe plusieurs hypothèses, que je ne vais pas détailler ici, mais que vous pouvez aller voir là.
Mary Read, démontra en quelques décennies, qu'une femme pouvait être l'égale de l'homme. Montrant beaucoup plus d'ardeur dans sa vie que nul autre. Choisissant une voie que peu suivirent. Battaillant avec ferveur, au péril de sa vie. Et offrant, malgré elle, la voie vers la parité.
* Beaucoup de suppositions en effet, mais les faits rapportés proviennent généralement de carnets de bord de pirates retouvés.
Le paragraphe en italique provient directement du site .dark-stories.com
Pour en revenir à la chanson Mary de Cécile Corbel (chanson qui m'a inspirée pour la rédaction de cet article). L'harpiste bretonne a choisi quant à elle, « d'imaginer un préntendant resté au pays, attendant la belle Mary en vain tandis qu'en mer, elle rêve de trésors et d'aventures lointaines. ». Mary est disponible sur son album SongBook Vol. 2.
Laura Aupiais
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